développement local Mali

Mali : Développement local depuis 1998

Nord Mali : Création et financement de 5 écoles pour un total de 370 élèves, de 2 pensionnats, d’un dispensaire, de 3 banques de céréales. Creusement de 2 puits et d’un forage.
Financement de la formation de 7 infirmiers, de 2 grands jardins au bénéfice de 120 femmes. Soutien au jardin d’enfants de Gao.

Pays Dogon : Aménagement de routes, microcrédits pour la création d’entreprises familiales et exploitations agricoles.
Cofinancement de 4 campements touristiques, creusement de 3 grands puits et soutien humanitaire.

Historique 

C’était en 1995 dans la région de Gao dans le Nord du Mali. Croq’Nature s’était joint aux premiers vols de Point Afrique « Paris-Gao ». Une trentaine de voyageurs inscrits se succédaient durant 4 semaines pour faire une randonnée chamelière dans le désert. Semaine après semaine je peaufinais le tracé du circuit en alternant guides et chameliers afin de trouver la meilleure équipe. Mohamed Ahmed Ag Alhassane s’imposa très vite comme l’élément central de l’organisation. Fils du chef traditionnel, respecté par toute sa communauté pour sa rigueur et son honnêteté,  il a travaillé pour la Croix rouge au Niger durant 3 ans et parle un très bon français.

A la fin des 4 semaines, nous organisons une grande réunion sur le site de Echag avec tous les chefs de familles de la zone pour présenter notre projet touristique. Dans cette partie du Mali, personne n’avait jamais vu un touriste ni entendu parler de cette activité.Devant une centaine de Touaregs, j’explique que ces 4 semaines sont le début d’une longue collaboration. Les questions fusent, un homme en première ligne dit : « Nous sommes des gens simples qui n’avons pas été à l’école mais il ne faut pas nous faire croire que des blancs catholiques qui ont tout chez eux, vont payer pour venir marcher ici dans notre désert sans eau ou voir notre misère. Il faut nous dire de suite ce que vous voulez ? »Je leur réponds que de nombreuses personnes en Europe aiment le désert et ont une admiration pour les Touaregs et j’ajoute que non seulement ces touristes sont venus durant ces 4 semaines mais qu’en plus dans le prix payé par chaque touriste, une part est faite pour financer un projet de la communauté. Le silence se fait, la méfiance est évidente et chacun attend la suite. Je demande alors :  « Pour vous quel est le projet à réaliser ici qui vous semble le plus urgent ? »

Un homme, au milieu de l’assemblée, dans un français parfait dit : « Après des années de rébellion contre le pouvoir central de Bamako qui nous met à l’écart du progrès, nous n’avons rien obtenu par les armes et nous sommes encore plus marginalisés qu’avant. Ici moins de 3% d’entres nous a été à l’école, Il faut que nos enfants aillent à l’école pour défendre nos droits et que nous ayons des élus qui nous représentent. »Je leur réponds «  OK nous allons financer la première classe. Nous n’avons récolté que 800 € mais une classe c’est d’abord un enseignant et des élèves, le bâtiment n’est pas nécessaire. »Le chef de fraction s’adresse alors à ses hommes et dit : « Pas de temps à perdre, il me faut 5 hommes pour aller couper des perches pour faire l’armature de la grande case, 3 autres vont partir à Gao (40km) pour acheter des cordes et nos femmes vont faire des nattes pour faire les murs et le toit. »

5 jours plus tard la première classe ouvrait ses portes avec 25 élèves, garçons et filles, autour d’un enseignant à la retraite que Mohamed Ahmed avait trouvé à Gao. 22 ans plus tard, il y a 5 écoles de 2 à 4 classes pour un total de 400 élèves. Certains élèves ont continué au collège, d’autres ont fait l’école d’infirmiers ou de techniciens agricoles.

Aujourd’hui nous continuons chaque mois à payer les cantines scolaires car sans ces cantines les élèves venant de loin ne pourraient aller à l’école. Après les années de troubles qu’à connu le Mali, seules ces 4 écoles en brousse ont repris les cours.

1998 : ouverture de la première classe à Echag.
1999 : ouverture d’une 2ème et 3ème classes à Echag, construction d’un point santé et d’une coopérative pour les femmes.
2000 : creusement du puits d’Echag et fonctionnement des 3 classes.
2002 : ouverture d’une 4ème classe, construction du forage d’Echag (120 m) avec sa pompe.
2003 : creusement d’un puits, construction d’un pensionnat à Echag.
2004 : construction d’un pensionnat à Gao pour les collégiens, prise en charge de la formation de 3 infirmiers.
2005 : construction en dur de l’école d’Echag. Prise en charge des collégiens et des 6 élèves infirmiers à Gao.
2007 : ouverture de l’école de Teskaout. Ouverture du dispensaire et de la banque alimentaire d’Echag. Electrification du pensionnat à Gao.
2008 : construction d’une banque de céréales à Takalafat, fonctionnement et entretien des 4 écoles, financement des collégiens, élèves infirmiers et du jardin d’enfants à Gao.
2009 : fonctionnement et entretien des 4 écoles, suite de la formation des infirmiers, capitalisation d’une banque de microcrédit.
2010 : Suivi et financement des écoles et des formations d’infirmiers,

2011 – 2016 : Cantines des 4 écoles, aide aux collégiens et aux jardins d’enfants de Gao. Construction d’une banque de céréales et augmentation du capital. Aide d’urgence aux réfugiés.

2016-2017 : Ecoles de brousse, pensionnat, puits et pompe : les 5 écoles que nous soutenons ont accueilli les élèves durant toute l’année scolaire. Les collégiens de brousse qui résident à Gao ont continué leur scolarité. Le forage et la pompe, installés par AFT, ont pu être entretenus.
Association féminine « Naaney » du quartier Bangu à Gao : le jardin d’enfants a accueilli plus de 180 enfants durant toute l’année scolaire,soit une progression de 100% par rapport à l’année précédente. Nous avons soutenu au maximum son fonctionnement et Awa (la présidente) a trouvé des ressources en vendant de l’artisanat aux troupes françaises cantonnées à Gao.

Deux des élèves infirmiers du centre de formation de Gao, dont Abdoulahi, le fils de Mohamed Ahmed, ont ouvert un centre privé de consultations et d’analyses, soutenu par leur professeur de l’école d’infirmier. Ce centre se nomme « Clinique CROQ’NATURE ». Au mois de septembre, nous allons accueillir Abdoulahi dans un grand labo à Vierzon pour 2 mois.

A Mopti, Yadomen, notre jeune élève reçu major il y a 2 ans à son concours final va terminer cette année son complément de formation pour devenir infirmière chef.